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Viard, Marie Marguerite

Féminin vers 1650 - vers 1715  (~ 66 ans)


Information Personnelle    |    Sources    |    Tous

  • Nom Viard, Marie Marguerite 
    Naissance vers 1650  Brie-Comte-Robert, Île de France, France Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu 
    Genre Féminin 
    Première mention en Nouvelle France 30 juil 1671  Fille du roi/ Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu 
    Décès déc 1715  Montréal, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    Sépulture 27 déc 1715  Montréal, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    Décès vers 27 déc 1715  Montréal, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    Notes 

    • Fille du roi arrivée en Nouvelle-France le 30 juillet 1671 à bord du Prince Maurice avec des biens estimés à 300 livres et un don du roi de 50 livres, Marguerite Viard est née à Brie-Comte-Robert, en Seine et Marne, non loin de Paris. Elle a 32 ans environ. Joseph Serran en a près de 34.

      Deux mois à peine après avoir mis le pied en Nouvelle-France, elle avait signé un premier contrat de mariage avec Simon Daveau, contrat rapidement annulé car deux semaines plus tard, elle en signe un second avec Jean-Baptiste Fleuricourt, contrat qui sera également annulé.

      Elle attendra finalement une année avant de faire un choix définitif. L?élu est Mathurin Besnard un soldat du régiment de Carignan qui, après la guerre contre les Iroquois, a décidé de rester dans la colonie. Le couple s?établit à Chambly. Malheureusement, dix ans plus tard, Mathurin Besnard meurt à l?âge de 38 ans et il laisse dans le deuil son épouse enceinte et quatre enfants.

      Dans les circonstances, le choix obligé à l?époque pour une femme qui se trouve dans cette situation est le remariage. Elle ne tardera pas à épouser alors Jean Inard dit le Provençal, un charpentier originaire d?Aix-en-Provence. La veille de ce mariage, elle avait fait baptiser le poupon issu de son précédent mariage avec feu Mathurin Besnard. Puis, avant même d?avoir conçu un enfant de ce second mariage, Marguerite Viard se retrouve veuve pour une seconde fois.

      Le mariage avec Joseph Serran aura lieu le 25 septembre 1684 à Laprairie. L?acte de mariage se lit comme suit :

      «Le 25 septembre ayant donné dispenses pour de justes raisons, Je Claude Aussetière faisant les fonctions de cure dans la paroisse de la Prairie, n?ayant aucun empêchement ay pris consentement de Joseph Serran fils de Jerosme Serran et de marie Renaude de la paroisse de Ste-marie de Valladolid, d?une part et de feu Jean Hinnard dit le Provençal d?autre part lesquels ont donné ledit consentement (?) Je leur ay donné la bénédiction nuptiale selon les formes de notre Mère la Ste Église en présence de Marin Durne et de Louis Doguet.»

      Le 1er avril 1687, Joseph Serran et Marguerite Viard sont emprisonnés pour vol. Joseph Serran est aussitôt relâché. La véritable accusée, c?est Marguerite. Elle comparaît quelques jours plus tard sous l?inculpation de vol de «deux juste à corps et d?un bonnet de poil de chien».

      Elle déclare être âgée de 35 ans et avoue avoir «volé, trois ou quatre mois plus tôt, des articles appartenant à des soldats des troupes de Sa Majesté en garnison à Montréal. L?un des juste à corps servit à habiller ses enfants, elle jeta l?autre qui ne valait rien et remis la cornette à un soldat».[6]

      Son mari, précise-t-elle, n?était pas au courant. Il est toujours absent, engagé chez les uns et les autres où il est logé. On apprend par la même occasion que les Serran vivaient à Laprairie l?année précédente et que la famille avait été chassée pour vol.

      Depuis son arrivée à Ville-Marie, Marguerite admet avoir commis un autre vol chez un nommé La Rente, les objets avaient été camouflé dans les bois pour pouvoir les reprendre plus tard mais quand elle est venue pour les reprendre, ils avaient en partie disparus :

      «Une casaque, dix ou douze livres de tabac, une marmite de fer, un sceau, trois chemises de farme et d?homme, un caleçon de drap brun, une faux, une paire de souliers de fame, une petite paire de bas un petit Capot un batte feu et une Nappe».

      Le juge la renvoie en prison. Marguerite est depuis près 14 jours dans les cachots de la prison de Montréal quand son mari, Joseph Serran dit LEspagnol, n?y pouvant plus, intervient en sa faveur auprès du juge Mathieu Gaillard. Il explique que sa femme est « faible d?esprit et qu?il n?a pu la guérir de son désir de voler malgré tous les moyens utilisés». Il espère que la crainte de la prison la convaincra de ne pas récidiver. Serran demande sa libération car, dit-il, il ne peut à la fois travailler pour faire vivre la famille et s?occuper des enfants. Marguerite Viard est alors relâchée sous condition. Une caution doit être payée et elle doit se présenter «toutes les fois et quantes que la Justice Il en sera requis».

      Marguerite Viard était-elle cleptomane ? Le récit des faits le laisse supposer. Chassé de Laprairie, le couple risque à nouveau l?expulsion quand, quinze jours après la sortie de prison de notre aïeule, des voisins réclament à la cour leur départ. Visiblement, les habitants de la rivière Saint-Pierre, le quartier où ils habitent, ont pris le couple en grippe. Marguerite subira âprement l?opprobre populaire.

      Marguerite Viard agressée

      Joseph Serran s?adresse au tribunal peu de temps après la sortie de prison de son épouse. Il accuse un voisin, Jean Patenôtre, de «mauvais traitements, de blasphèmes et d?injures proférées contre sa femme». Il raconte comment elle a été rouée de coups et il décrit les blessures qu?elle a reçues au visage. Serran demande qu?un examen médical soit fait et veut poursuivre l?assaillant avec «despens & intherests».

      Le jour même un chirurgien est assigné par le sieur Migeon de Branssat pour examiner la blessée. Les atteintes sont décrites comme suit :

      «Sur le nez une contusion large d?une pièce de quinze sols sur la temple Senestre une autre contusion De largeur et Grandeur d?un Escus blanc Item Une sur le bras dextre une contusion de Grandeur et Largeur de quatre Doigt Et une petite Esquimose au coing de Loeil Dextre faisant Le tout et Croy que touttes lesdites Contusions ont été faites par armes froissantes Comme coups de pied poingt et baston».

      Selon les témoins[11] assignés à comparaître, Jean patenôtre avait bu quand il a aperçu Marguerite Viard. Il l?insultait en la traitant de voleuse, disant même qu?il valait «mieux pour elle d estre putain que larronnesse». Elle le traite alors de «fou ». Des témoins ont vu Patenôtre la battre, la jeter par terre, la frapper. Ils ont vu Marguerite ensanglantée. Devant la gravité des blessures infligées, le sieur Migeon de Branssat décide d?incarcérer l?agresseur. Finalement, Patenôtre préfère un arrangement à l?amiable. Il paye la somme de 72 livres à l?Espagnol.

      Nouvelles accusations

      Mais les mésaventures de la famille Serran à Ville-marie ne sont pas terminées. À peine un an plus tard, en septembre 1688, des voisins complotent à nouveau pour les faire chasser. Honoré Dasny et sa femme accusent le couple de voler «nuitamment et de jour» les fruits et légumes de leur jardin. Marguerite Viard est alors enceinte à la veille d?accoucher. Elle est dénoncée par l?épouse Tourangeau pour avoir détruit ses melonnières.

      L?Espagnol prend encore la défense de sa femme. Serran affirme que c?est la Tourangeau elle-même qui a arraché fruits et légumes afin de les accuser, lui et sa famille. Il ajoute posséder une melonnière de 200 melons et ne pas avoir besoin de voler les voisins.

      Pour rendre son jugement, le sieur Migeon de Branssat sera davantage influencé par les plaintes des habitants du quartier que par le témoignage de Joseph Serran. Selon eux, Marguerite les auraient souvent menacés de brûler leurs biens. Un billet reçu d?un personnage très influent pèsera certainement lourd dans la balance. Dollier de Casson lui-même, prêtre de Saint-Sulpice, supérieur du séminaire écrit au juge «? (qu?il) l?obligerait s?il pouvoit mettre Ledit Lespagnol hors de liste Et qu?il Est Lasse aussy bien que Lesdits habitants (?) de leurs friponneries(?)».

      François Dolier de Casson

      Il n?en faut pas plus pour qu?on leur demande finalement de quitter le quartier «afin que cessent les murmures et les plaintes». Le juge leur accorde un délai jusqu? au mois d?avril suivant, le temps d?obtenir une concession «y construire une maison pour eux et leurs enfants et des bastiments pour leurs bestiaux».

      Jeune fille attaquée

      Mais voilà que Jean Dasny, le fils d?Honoré Dasny, un des voisin accusateur, s?en prend à Jeanne, la fille de Marguerite Viard, issue de son premier mariage. Elle a 14 ans. Il l?attaque sur le chemin du Roy et lui vole deux concombres, cinq melons d?eau et trois melons français qu?elle transportait dans un sac pour les vendre au marché.

      Dans sa plainte auprès du juge, Serran ajoute que Dasny l?aurait traité de «conard et voleur» et l?accuse d?avoir voulu se jeter sur lui pour le frapper.

      Suite au témoignage d?un soldat qui a vu la jeune Jeanne en larmes, le juge condamne cette fois Dasny à l?emprisonnement. Il prévient que la récidive entraînerait la peine du carcan plus vingt livres d?amende. Jean Dasny et son père Honoré, complices dans l?affaire, sont dès lors condamnés à payer 14 livres et 7 sols plus le remboursement des fruits.

      Après toutes ces péripéties, les habitants de la rivière Saint-Pierre semblent s?être finalement réconciliés avec Marguerite et Joseph, car la famille ne quittera pas le quartier avant longtemps. Le fils d?Honoré Dasny, celui qui avait volé Jeanne sur le Chemin du Roy, travaillera même pour Serran dès l?année suivante et dix ans plus tard, la famille habite encore à cet endroit puisqu?on y fait baptiser un enfant.

      En 1704, on retrouve les Serran à Notre-Dame de Liesse (aujourd?hui Saint-Laurent) alors que l?Espagnol contracte une obligation financière de 60 livres auprès d?un nommé Jean Cousineau.
    ID personne I38290  Mes ancetres
    Dernière modif. 10 déc 2013 

    Père Viard, Pierre 
    Relation Natural 
    Mère Nobert, Catherine Isabelle Marie Noblin Lecompte 
    Relation Natural 
    Mariage avant 31 déc 1650  Lieu inconnu Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    ID Famille F359  Feuille familiale  |  Tableau familial

    Famille 1 dit Lajeunesse, Mathurin Bénard,   n. vers 1644, St-Martin, Villiers-Charlemagne, ev. Angers, Anjou (ar. Chateau-Gontier, Mayenne), France Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. Inconnue 
    Mariage 11 oct 1672  Québec, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    Enfants 
    +1. Bénard, Marie Jeanne,   n. 06 jan 1675, Boucherville, Montérégie, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. 08 mai 1749, Sault-au-Récollet, Montréal, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de 74 ans)  [Natural]
    +2. Bénard, Marie,   n. 07 mai 1678   d. vers 03 juin 1760, Pointe-Claire, Montréal, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de 82 ans)  [Natural]
    ID Famille F265  Feuille familiale  |  Tableau familial

    Famille 2 L'Espagnol, Joseph Seran,   n. vers 1651, Valladolid (Santa Maria la Antigua), Vieille-Castille, Espagne Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. avant 03 jan 1718 (Âgé de ~ 67 ans) 
    Mariage 25 sept 1684  Laprairie, Montérégie, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    Enfants 
    +1. L'Espagnol, Jeanne Seran,   n. 30 mai 1686, Montréal, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. 19 mai 1756, Longue-Pointe, QC Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de 69 ans)  [Natural]
    ID Famille F17613  Feuille familiale  |  Tableau familial

  • Sources 
    1. [S114] PRDH.
      PRDH