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Couvrette, Marie Josephe Victor

Féminin 1731 - 1798  (67 ans)


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Génération: 1

  1. 1.  Couvrette, Marie Josephe Victor est née le 22 juil 1731 à St-Laurent, Montréal, QC (fille de Couvrette, Jean-Baptiste Victor et Cousineau, Marguerite); est morte le 17 août 1798 à St-Martin, Laval, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Baptême: 23 juil 1731, St-Laurent, Montréal, QC
    • Sépulture: 18 août 1798, St-Martin, Laval, QC

    Marie a épousé dit Sansoucy, Louis Sauriol le 01 fév 1751 à St-Laurent, Montréal, QC. Louis (fils de dit Sansoucy, Pierre Sorieul et Plouf, Marie-Madeleine) est né le 15 avr 1727 à St-Laurent, Montréal, QC; est mort le 19 fév 1805 à St-Martin, Laval, QC. [Feuille familiale] [Tableau familial]

    Enfants:
    1. dit Sansoucy, Louis Charles Sauriol est né le 09 fév 1753 à St-Laurent, Montréal, QC; est mort le 28 août 1834 à St-Martin, Laval, QC.

Génération: 2

  1. 2.  Couvrette, Jean-Baptiste Victor est né le 03 juin 1705 à Montréal, QC (fils de Couvrette, Victor Victor et Desmoulins, Marie Thérèse Churlot); est mort le 07 août 1783 à St-Eustache, Laurentides, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Baptême: 03 juin 1705, Montréal, QC
    • Sépulture: 08 août 1783, St-Eustache, Laurentides, QC

    Jean-Baptiste a épousé Cousineau, Marguerite le 19 août 1726 à St-Laurent, Montréal, QC. Marguerite (fille de Cousineau, Jean-Baptiste et Bénard, Marie Jeanne) est née le 19 juil 1704 à Montréal, QC; est morte en Inconnue. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 3.  Cousineau, Marguerite est née le 19 juil 1704 à Montréal, QC (fille de Cousineau, Jean-Baptiste et Bénard, Marie Jeanne); est morte en Inconnue.

    Autres événements/attributs:

    • Baptême: 20 juil 1704, Montréal, QC

    Enfants:
    1. 1. Couvrette, Marie Josephe Victor est née le 22 juil 1731 à St-Laurent, Montréal, QC; est morte le 17 août 1798 à St-Martin, Laval, QC.


Génération: 3

  1. 4.  Couvrette, Victor Victor est né vers 1662 à Orléans (St-Maclou), Loiret, France (fils de Couvrette, Étienne et Véline, Isabelle); est mort le 08 août 1732 à St-Laurent, Montréal, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Sépulture: 09 août 1732, St-Laurent, Montréal, QC

    Victor a épousé Desmoulins, Marie Thérèse Churlot le 10 jan 1695 à Montréal, QC. Marie (fille de dit Desmoulins, Jean Charles Churlot et Mansion, Jeanne) est née le 15 jan 1678; est morte le 12 juin 1727 à St-Laurent, Montréal, QC. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 5.  Desmoulins, Marie Thérèse Churlot est née le 15 jan 1678 (fille de dit Desmoulins, Jean Charles Churlot et Mansion, Jeanne); est morte le 12 juin 1727 à St-Laurent, Montréal, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Alias: ou Cherlot
    • Baptême: 03 fév 1678, Sorel, Montérégie, QC
    • Sépulture: 13 juin 1727, St-Laurent, Montréal, QC

    Enfants:
    1. 2. Couvrette, Jean-Baptiste Victor est né le 03 juin 1705 à Montréal, QC; est mort le 07 août 1783 à St-Eustache, Laurentides, QC.

  3. 6.  Cousineau, Jean-Baptiste est né vers 1662 à Jumilhac-le-Grand, Périgord, France (fils de Cousineau, Guy et Pépuchon, Marie); est mort le 22 déc 1731 à St-Laurent, Montréal, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Fait # 1: maçon/
    • Fait # 5: Il a les frères Pierre et Jean Grou comme gendres.
    • Fait #2: Les anciennes maisons en pierres de St-Laurent sont probablement de sa façon
    • Sépulture: 23 déc 1731, St-Laurent, Montréal, QC

    Notes:

    Texte de Jean de Chantal.
    Chronique réalisée en collaboration avec la Société de généalogie de l`Outaouais, Inc., parue le 8 septembre 1994

    Jean Cousineau, souche des Cousineau d'Amérique

    Le 29 août dernier, Le Droit publiait un reportage illustré d'une photo aérienne remarquable de quelque 600 membres de la famille Cousineau qui ont épelé leur nom sur la pelouse de la ferme de l'aïeul à Cochrane dans le nord ontarien, à l'occasion de leur rencontre en juillet dernier. Belle occasion donc de présenter aujourd'hui la souche de tous les Cousineau d'Amérique, Jean, qui arrive à Ville-Marie avant 1686. Les Cousineau figurent donc parmi les plus anciennes familles de Montréal.

    Premières années

    Il naît vers 1662 à Jumilhac-le-Grand dans le Périgord, aujourd'hui le département de la Dordogne. On ignore les motifs qui l'incitent à quitter son pays ainsi que la date précise de son arrivée en Nouvelle-France. Toutefois, dans un acte notarié du 19 octobre 1686, il s'engage pour trois ans auprès du séminaire de Montréal.

    Il signe son contrat de mariage devant le notaire Adhémar le 21 décembre 1689 et se marie avec Jeanne Bénard (Besnard) née à Chambly et baptisée à Boucherville le 10 février 1675. Elle est la fille aînée de feu Mathurin Besnard dit Lajeunesse et de Marguerite Viard, tous deux originaires de France. Le contrat précise que Jean est tailleur de pierres et que Jeanne recevra la somme de 30 livres et 200 planches de pin «bonnes et marchandes» de la succession de son défunt père.

    Transactions du début

    Le 8 décembre 1690, Jean Cousineau se lie par bail à ferme à l'Hôtel-Dieu pour 4 ans. De plus on lui alloue une terre de 4 arpents au quartier St-Joseph, qu'il doit défricher, labourer et mettre en culture contre un engagement à livrer la quatrième année un minot de blé «bon, sec, net» pour chaque arpent. Il acquiert ensuite en 1692 un terrain près de la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours, puis une terre de 54 arpents à la Côte-St-Pierre en septembre 1699 qu'il échange en juillet 1706 contre une terre de 64 arpents dans le domaine de la montagne.

    Établissement à St-Laurent

    C'est en 1708 que Jean Cousineau vient s'établir dans la Côte Notre-Dame-des-Vertus à St-Laurent, qui est située sur le versant nord du Mont-Royal et qui s'étend jusqu'à la Rivière-des-Prairies, territoire qui fait alors partie de la paroisse Notre-Dame de Montréal. Cette terre est voisine de celle de son gendre Jean Grou, mari de M.-Jeanne Cousineau. Pierre Grou, frère de Jean, épousera de son côté en seconde noce Louise-Angélique Cousineau, soeur de M.- Jeanne.

    Jean Cousineau, maçon et tailleur de pierres, a probablement construit sa propre maison de pierre et celles de ses deux gendres, toutes trois absolument semblables. Elles ont été restaurées depuis, mais ont conservé leur forme première, qu'on peut encore admirer aujourd'hui.

    L'ancêtre Jean Cousineau meurt à St-Laurent le 22 décembre 1731. Jeanne, son épouse, s'éteint à 74 ans dans la demeure de son fils cadet François; elle est inhumée au Sault-au-Récollet le 9 mai 1749.

    Jean-Baptiste a épousé Bénard, Marie Jeanne le 02 jan 1690 à Montréal, QC. Marie (fille de dit Lajeunesse, Mathurin Bénard et Viard, Marie Marguerite) est née le 06 jan 1675 à Boucherville, Montérégie, QC; est morte le 08 mai 1749 à Sault-au-Récollet, Montréal, QC. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  4. 7.  Bénard, Marie Jeanne est née le 06 jan 1675 à Boucherville, Montérégie, QC (fille de dit Lajeunesse, Mathurin Bénard et Viard, Marie Marguerite); est morte le 08 mai 1749 à Sault-au-Récollet, Montréal, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Fait # 1: agée de 16 ans à son mariage
    • Baptême: 10 fév 1675, Boucherville, Montérégie, QC
    • Sépulture: 09 mai 1749, Sault-au-Récollet, Montréal, QC

    Enfants:
    1. Cousineau, Jean-Noël est né vers 17 fév 1699 à Montréal, QC; est mort le 22 déc 1747 à St-Laurent, Montréal, QC.
    2. 3. Cousineau, Marguerite est née le 19 juil 1704 à Montréal, QC; est morte en Inconnue.


Génération: 4

  1. 8.  Couvrette, Étienne

    Autres événements/attributs:

    • Fait # 1: de St-Mandou, évéché d'Orléans

    Étienne a épousé Véline, Isabelle avant 31 déc 1662 à Lieu inconnu. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 9.  Véline, Isabelle
    Enfants:
    1. 4. Couvrette, Victor Victor est né vers 1662 à Orléans (St-Maclou), Loiret, France; est mort le 08 août 1732 à St-Laurent, Montréal, QC.

  3. 10.  dit Desmoulins, Jean Charles Churlot est né vers 1641 à Confolens (St-Barthelémi), Charente, France (fils de Churlot, François et Peurou, Catherine); est mort avant 09 nov 1698.

    Autres événements/attributs:

    • Alias: ou Cherlot
    • Première mention en Nouvelle France: 13 sept 1665, Soldat du régiment de Carignan, Compagnie de Lafouille/

    Jean a épousé Mansion, Jeanne le 09 oct 1669 à Québec, QC. Jeanne (fille de Mansion, Jaques et Deguaincour, Anne) est née vers 1649 à Metz (St-Jacques), Lorraine, France; est morte le 09 juil 1728 à St-Laurent, Montréal, QC. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  4. 11.  Mansion, Jeanne est née vers 1649 à Metz (St-Jacques), Lorraine, France (fille de Mansion, Jaques et Deguaincour, Anne); est morte le 09 juil 1728 à St-Laurent, Montréal, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Sépulture: 10 juil 1728, St-Laurent, Montréal, QC

    Enfants:
    1. 5. Desmoulins, Marie Thérèse Churlot est née le 15 jan 1678; est morte le 12 juin 1727 à St-Laurent, Montréal, QC.
    2. dit Desmoulins, Marie-Gabrielle Cherlot est née le 18 nov 1686; est morte vers 12 août 1716 à Montréal, QC.

  5. 12.  Cousineau, Guy

    Autres événements/attributs:

    • Fait # 1: de Jumilhac-le-Grand, en Périgord

    Guy a épousé Pépuchon, Marie avant 31 déc 1659 à Inconnu. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  6. 13.  Pépuchon, Marie
    Enfants:
    1. 6. Cousineau, Jean-Baptiste est né vers 1662 à Jumilhac-le-Grand, Périgord, France; est mort le 22 déc 1731 à St-Laurent, Montréal, QC.

  7. 14.  dit Lajeunesse, Mathurin Bénard est né vers 1644 à St-Martin, Villiers-Charlemagne, ev. Angers, Anjou (ar. Chateau-Gontier, Mayenne), France (fils de Bénard, Louis et Chevay, Mathurine); est mort en Inconnue.

    Autres événements/attributs:

    • Alias: Besnard
    • Première mention en Nouvelle France: Soldat du régiment de Carignan, compagnie de La Durantaye/

    Mathurin a épousé Viard, Marie Marguerite le 11 oct 1672 à Québec, QC. Marie (fille de Viard, Pierre et Nobert, Catherine Isabelle Marie Noblin Lecompte) est née vers 1650 à Brie-Comte-Robert, Île de France, France; est morte vers 27 déc 1715 à Montréal, QC. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  8. 15.  Viard, Marie Marguerite est née vers 1650 à Brie-Comte-Robert, Île de France, France (fille de Viard, Pierre et Nobert, Catherine Isabelle Marie Noblin Lecompte); est morte vers 27 déc 1715 à Montréal, QC.

    Autres événements/attributs:

    • Première mention en Nouvelle France: 30 juil 1671, Fille du roi/
    • Décès: déc 1715, Montréal, QC
    • Sépulture: 27 déc 1715, Montréal, QC

    Notes:


    Fille du roi arrivée en Nouvelle-France le 30 juillet 1671 à bord du Prince Maurice avec des biens estimés à 300 livres et un don du roi de 50 livres, Marguerite Viard est née à Brie-Comte-Robert, en Seine et Marne, non loin de Paris. Elle a 32 ans environ. Joseph Serran en a près de 34.

    Deux mois à peine après avoir mis le pied en Nouvelle-France, elle avait signé un premier contrat de mariage avec Simon Daveau, contrat rapidement annulé car deux semaines plus tard, elle en signe un second avec Jean-Baptiste Fleuricourt, contrat qui sera également annulé.

    Elle attendra finalement une année avant de faire un choix définitif. L?élu est Mathurin Besnard un soldat du régiment de Carignan qui, après la guerre contre les Iroquois, a décidé de rester dans la colonie. Le couple s?établit à Chambly. Malheureusement, dix ans plus tard, Mathurin Besnard meurt à l?âge de 38 ans et il laisse dans le deuil son épouse enceinte et quatre enfants.

    Dans les circonstances, le choix obligé à l?époque pour une femme qui se trouve dans cette situation est le remariage. Elle ne tardera pas à épouser alors Jean Inard dit le Provençal, un charpentier originaire d?Aix-en-Provence. La veille de ce mariage, elle avait fait baptiser le poupon issu de son précédent mariage avec feu Mathurin Besnard. Puis, avant même d?avoir conçu un enfant de ce second mariage, Marguerite Viard se retrouve veuve pour une seconde fois.

    Le mariage avec Joseph Serran aura lieu le 25 septembre 1684 à Laprairie. L?acte de mariage se lit comme suit :

    «Le 25 septembre ayant donné dispenses pour de justes raisons, Je Claude Aussetière faisant les fonctions de cure dans la paroisse de la Prairie, n?ayant aucun empêchement ay pris consentement de Joseph Serran fils de Jerosme Serran et de marie Renaude de la paroisse de Ste-marie de Valladolid, d?une part et de feu Jean Hinnard dit le Provençal d?autre part lesquels ont donné ledit consentement (?) Je leur ay donné la bénédiction nuptiale selon les formes de notre Mère la Ste Église en présence de Marin Durne et de Louis Doguet.»

    Le 1er avril 1687, Joseph Serran et Marguerite Viard sont emprisonnés pour vol. Joseph Serran est aussitôt relâché. La véritable accusée, c?est Marguerite. Elle comparaît quelques jours plus tard sous l?inculpation de vol de «deux juste à corps et d?un bonnet de poil de chien».

    Elle déclare être âgée de 35 ans et avoue avoir «volé, trois ou quatre mois plus tôt, des articles appartenant à des soldats des troupes de Sa Majesté en garnison à Montréal. L?un des juste à corps servit à habiller ses enfants, elle jeta l?autre qui ne valait rien et remis la cornette à un soldat».[6]

    Son mari, précise-t-elle, n?était pas au courant. Il est toujours absent, engagé chez les uns et les autres où il est logé. On apprend par la même occasion que les Serran vivaient à Laprairie l?année précédente et que la famille avait été chassée pour vol.

    Depuis son arrivée à Ville-Marie, Marguerite admet avoir commis un autre vol chez un nommé La Rente, les objets avaient été camouflé dans les bois pour pouvoir les reprendre plus tard mais quand elle est venue pour les reprendre, ils avaient en partie disparus :

    «Une casaque, dix ou douze livres de tabac, une marmite de fer, un sceau, trois chemises de farme et d?homme, un caleçon de drap brun, une faux, une paire de souliers de fame, une petite paire de bas un petit Capot un batte feu et une Nappe».

    Le juge la renvoie en prison. Marguerite est depuis près 14 jours dans les cachots de la prison de Montréal quand son mari, Joseph Serran dit LEspagnol, n?y pouvant plus, intervient en sa faveur auprès du juge Mathieu Gaillard. Il explique que sa femme est « faible d?esprit et qu?il n?a pu la guérir de son désir de voler malgré tous les moyens utilisés». Il espère que la crainte de la prison la convaincra de ne pas récidiver. Serran demande sa libération car, dit-il, il ne peut à la fois travailler pour faire vivre la famille et s?occuper des enfants. Marguerite Viard est alors relâchée sous condition. Une caution doit être payée et elle doit se présenter «toutes les fois et quantes que la Justice Il en sera requis».

    Marguerite Viard était-elle cleptomane ? Le récit des faits le laisse supposer. Chassé de Laprairie, le couple risque à nouveau l?expulsion quand, quinze jours après la sortie de prison de notre aïeule, des voisins réclament à la cour leur départ. Visiblement, les habitants de la rivière Saint-Pierre, le quartier où ils habitent, ont pris le couple en grippe. Marguerite subira âprement l?opprobre populaire.

    Marguerite Viard agressée

    Joseph Serran s?adresse au tribunal peu de temps après la sortie de prison de son épouse. Il accuse un voisin, Jean Patenôtre, de «mauvais traitements, de blasphèmes et d?injures proférées contre sa femme». Il raconte comment elle a été rouée de coups et il décrit les blessures qu?elle a reçues au visage. Serran demande qu?un examen médical soit fait et veut poursuivre l?assaillant avec «despens & intherests».

    Le jour même un chirurgien est assigné par le sieur Migeon de Branssat pour examiner la blessée. Les atteintes sont décrites comme suit :

    «Sur le nez une contusion large d?une pièce de quinze sols sur la temple Senestre une autre contusion De largeur et Grandeur d?un Escus blanc Item Une sur le bras dextre une contusion de Grandeur et Largeur de quatre Doigt Et une petite Esquimose au coing de Loeil Dextre faisant Le tout et Croy que touttes lesdites Contusions ont été faites par armes froissantes Comme coups de pied poingt et baston».

    Selon les témoins[11] assignés à comparaître, Jean patenôtre avait bu quand il a aperçu Marguerite Viard. Il l?insultait en la traitant de voleuse, disant même qu?il valait «mieux pour elle d estre putain que larronnesse». Elle le traite alors de «fou ». Des témoins ont vu Patenôtre la battre, la jeter par terre, la frapper. Ils ont vu Marguerite ensanglantée. Devant la gravité des blessures infligées, le sieur Migeon de Branssat décide d?incarcérer l?agresseur. Finalement, Patenôtre préfère un arrangement à l?amiable. Il paye la somme de 72 livres à l?Espagnol.

    Nouvelles accusations

    Mais les mésaventures de la famille Serran à Ville-marie ne sont pas terminées. À peine un an plus tard, en septembre 1688, des voisins complotent à nouveau pour les faire chasser. Honoré Dasny et sa femme accusent le couple de voler «nuitamment et de jour» les fruits et légumes de leur jardin. Marguerite Viard est alors enceinte à la veille d?accoucher. Elle est dénoncée par l?épouse Tourangeau pour avoir détruit ses melonnières.

    L?Espagnol prend encore la défense de sa femme. Serran affirme que c?est la Tourangeau elle-même qui a arraché fruits et légumes afin de les accuser, lui et sa famille. Il ajoute posséder une melonnière de 200 melons et ne pas avoir besoin de voler les voisins.

    Pour rendre son jugement, le sieur Migeon de Branssat sera davantage influencé par les plaintes des habitants du quartier que par le témoignage de Joseph Serran. Selon eux, Marguerite les auraient souvent menacés de brûler leurs biens. Un billet reçu d?un personnage très influent pèsera certainement lourd dans la balance. Dollier de Casson lui-même, prêtre de Saint-Sulpice, supérieur du séminaire écrit au juge «? (qu?il) l?obligerait s?il pouvoit mettre Ledit Lespagnol hors de liste Et qu?il Est Lasse aussy bien que Lesdits habitants (?) de leurs friponneries(?)».

    François Dolier de Casson

    Il n?en faut pas plus pour qu?on leur demande finalement de quitter le quartier «afin que cessent les murmures et les plaintes». Le juge leur accorde un délai jusqu? au mois d?avril suivant, le temps d?obtenir une concession «y construire une maison pour eux et leurs enfants et des bastiments pour leurs bestiaux».

    Jeune fille attaquée

    Mais voilà que Jean Dasny, le fils d?Honoré Dasny, un des voisin accusateur, s?en prend à Jeanne, la fille de Marguerite Viard, issue de son premier mariage. Elle a 14 ans. Il l?attaque sur le chemin du Roy et lui vole deux concombres, cinq melons d?eau et trois melons français qu?elle transportait dans un sac pour les vendre au marché.

    Dans sa plainte auprès du juge, Serran ajoute que Dasny l?aurait traité de «conard et voleur» et l?accuse d?avoir voulu se jeter sur lui pour le frapper.

    Suite au témoignage d?un soldat qui a vu la jeune Jeanne en larmes, le juge condamne cette fois Dasny à l?emprisonnement. Il prévient que la récidive entraînerait la peine du carcan plus vingt livres d?amende. Jean Dasny et son père Honoré, complices dans l?affaire, sont dès lors condamnés à payer 14 livres et 7 sols plus le remboursement des fruits.

    Après toutes ces péripéties, les habitants de la rivière Saint-Pierre semblent s?être finalement réconciliés avec Marguerite et Joseph, car la famille ne quittera pas le quartier avant longtemps. Le fils d?Honoré Dasny, celui qui avait volé Jeanne sur le Chemin du Roy, travaillera même pour Serran dès l?année suivante et dix ans plus tard, la famille habite encore à cet endroit puisqu?on y fait baptiser un enfant.

    En 1704, on retrouve les Serran à Notre-Dame de Liesse (aujourd?hui Saint-Laurent) alors que l?Espagnol contracte une obligation financière de 60 livres auprès d?un nommé Jean Cousineau.

    Enfants:
    1. 7. Bénard, Marie Jeanne est née le 06 jan 1675 à Boucherville, Montérégie, QC; est morte le 08 mai 1749 à Sault-au-Récollet, Montréal, QC.
    2. Bénard, Marie est née le 07 mai 1678; est morte vers 03 juin 1760 à Pointe-Claire, Montréal, QC.